
3 questions à… Virginie Renault,
infirmière coordinatrice de la première campagne nationale de vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV).
Vaccination contre les virus HPV : Le rôle crucial du médecin traitant
Qui est concerné par cette campagne de vaccination ?
Tous les collégiens de classe de 5e âgés de plus de 11 ans, garçons comme filles, peuvent en bénéficier. Cette campagne fait suite à l’annonce de l’Etat en février 2023, et se déroule depuis le 9 septembre dans tous les collèges du département. Entièrement prise en charge par l’ARS et l’assurance maladie (sans avance de frais), cette vaccination s’effectue sur la base du volontariat, avec l’autorisation des parents de l’enfant. Deux injections à six mois d’intervalles sont nécessaires – la première injection s’effectue avant fin décembre pour que la deuxième puisse être faite avant la fin de l’année scolaire. 2023-2024.
A quels enjeux de santé publique répond ce vaccin ?
La vaccination contre les virus HPV a pour objectif principal la lutte contre le cancer. Sans vaccination, 6400 nouveaux cas de cancers imputables au HPV surviennent chaque année. 100% des cancers du col sont liés aux infections à papillomavirus, et contrairement à certaines idées reçues les femmes ne sont pas seules affectées : 25% des cancers provoqués par le HPV (cancer de l’anus, de l’œsophage…) touchent les garçons.
La prévention par la vaccination est donc l’affaire de chacun, et elle garantit une protection maximale lorsqu’elle est effectuée avant le début de la vie sexuelle, alors que l’exposition aux virus concernés n’a pas encore eu lieu.
En quoi le médecin traitant peut-il faciliter l’adhésion ?
En effet, comme cette vaccination s’effectue sur la base du volontariat, le risque est qu’elle soit jugée non essentielle. Le médecin traitant peut encourager à se faire vacciner, en répondant aux questions des parents et des enfants, pour les convaincre de l’utilité de cette prévention qui seule permettra d’éradiquer les cancers induits. Le médecin peut aussi dédramatiser les craintes au sujet des effets secondaires, peu significatifs et transitoires. La confiance en son médecin peut ainsi potentialiser utilement les messages diffusés par les médias.
Pour en savoir plus : https://www.e-cancer.fr/
Propos recueillis par Nathalie Chahine