A Beaumont-sur-Oise,
le service de psychiatrie adultes de l’Hôpital NOVO connaît un nouvel élan
Un olivier trône depuis peu à l’entrée du service de psychiatrie, en symbole du renouveau. Dans la cafétéria récemment redécorée, trois patients dessinent en musique. A l’étage, les deux unités de 30 lits ont surmonté une crise dont se souvient le Dr Hajer Dimassi, chef du service de psychiatrie depuis 2021. « Comme ailleurs en France, nous faisions face à une problématique d’attractivité et de permanence des soins. Il a fallu d’abord améliorer nos conditions de travail, en proposant des journées de 12H aux infirmiers, et recourir à l’intérim pour diminuer le nombre de gardes, avant de recruter. » Un infirmier en Pratique Avancée vient de réintégrer le service, un autre est en formation, financée par l’hôpital et l’ARS – un appel à projet devrait pouvoir permettre d’ajouter un mi-temps de renfort médical.
Le parcours des patients s’est aussi fluidifié, souligne Malika El Attar, cadre supérieur du Pôle de Santé Mentale de l’Hôpital NOVO sur le site de Beaumont-sur Oise : avec des DMS (durée moyenne de séjour) réduites de moitié, de 2 mois en moyenne actuellement, le service de psychiatrie a cessé d’être un lieu de vie longue durée. L’essor de l’ambulatoire, notamment grâce aux équipes mobiles du S.M.A.D (Santé Mentale à Domicile), permet de garder le lien avec les anciens patients et d’éviter un grand nombre de situations aiguës. La diminution des mises à l’isolement et des contentions d’environ 30 % participent aussi de cette « humanisation » croissante du séjour psychiatrique, où le patient devient de plus en plus acteur d’un projet de vie. Autre nouveauté, le recours à des Pairs Aidants, d’anciens patients hospitalisés et stabilisés, qui peuvent témoigner de leur parcours de vie, permet de relativiser la maladie et de se projeter dans l’avenir. Plus globalement, c’est toute l’interface extra-hospitalière qui s’est développée : en amont, les CMP et les équipes mobiles permettent de diminuer les hospitalisations à temps plein, et trois hôpitaux de jour peuvent prendre le relais (HDJ intra hospitalier, CRPS à Beaumont sur Oise, HDJ de Domont).
Des acteurs territoriaux comme Coordinov peuvent être sollicités par les particuliers et les soignants pour simplifier des parcours complexes des patients âgés, qui sont de plus en plus nombreux.
L’amélioration à venir devrait porter en priorité sur les liens avec la médecine de ville, premier maillon de la prise en charge. « Un accès devrait être facilité pour les patients adressés par leur médecin traitant, pour éviter les délais souvent trop longs de rendez-vous en CMP et désengorger les urgences de l’hôpital de Beaumont. Mais à moyens constants, cela reste compliqué. » reconnait le Dr Dimassi. Les équipes mobiles, actuellement saturées, devraient être étoffées pour toucher des patients qui ne sont pas actuellement suivis. Et pour offrir davantage d’espaces de consultations, le parc boisé et ses nombreux bâtiments désertés offrent un potentiel qui ne demande qu’à s’ouvrir aux projets…