3 questions à…  Edouard Devaud

Chef du Service de Pathologies Infectieuses et Tropicales à l’hôpital René Dubos de Pontoise, Président de la CME du Groupe Hospitalier Nord-Ouest Vexin Val d’Oise.

La téléexpertise

La téléexpertise gagne du terrain à l’hôpital de Pontoise. Pouvez-vous expliquer ce qu’apporte cet outil ?

Elle permet à un professionnel de santé de solliciter à distance l’avis d’un ou de plusieurs professionnels médicaux experts dans une spécialité ou sur une question donnée. L’outil consiste en une plate-forme sécurisée assez facile à utiliser, qui permet au médecin traitant de renseigner le cas clinique du patient et de joindre éventuellement les documents complémentaires nécessaires à l’instruction du cas (radiologie, analyses). La téléexpertise peut ensuite être effectuée par mail ou visio conférence. La plateforme récemment implantée à l’Hôpital NOVO, sur 4 spécialités pilotes (dermatologie, l’endocrinologie, l’infectiologie et la cardiologie) s’étend maintenant à la rhumatologie.

Dans quel contexte les médecins de ville peuvent-ils y recourir ?

Ressource incontestable d’un soin écoresponsable, la téléexpertise favorise l’accès aux soins spécialisés, notamment pour les patients résidant en zone sous-dense, et de façon plus simple grâce à l’appui technologique des smartphones et de la technologie « Web ». Pour chacun d’eux, 2 expertises par an au maximum sont facturables.

D’un point de vue règlementaire sont envisagés deux niveaux de téléexpertises relatifs à la complexité.

Le niveau 1 n’impose pas d’étude clinique approfondie de la situation médicale du patient mais répond à une question élémentaire (l’interprétation d’une photo de lésion cutanée simple hors mélanome, interprétation d’un phénotype de résistance sur antibiogramme…). Le niveau 2 répond à une situation médicale complexe après étude approfondie telle une surveillance en onco dermatologie, l’interprétation de dérégulation des cycles glycémiques, l’évolution d’une endocardite ou d’une infection ostéo articulaire sous traitement, le suivi d’une plaie chronique en état d’aggravation.

Comment cet acte est-il facturé ?

Les actes de téléexpertise sont valorisés vers le médecin requérant à hauteur de 5 € par télé-expertise de niveau 1 et de 10 € par télé-expertise de niveau 2, dans la limite de 500 € par an, avec une facturation directe et automatique à l’Assurance Maladie qui épargne au médecin des démarches chronophages. Pour le médecin requis, il s’agit d’une rémunération à l’acte, variable selon la complexité du dossier (12 € pour le niveau 1 et 20 € pour le niveau 2). C’est à lui qu’incombe l’établissement de la facture adressée à la sécurité sociale du patient, en mentionnant le médecin requérant afin qu’ils soient tous les deux indemnisés.

Pour s’inscrire : se rendre sur Rofim ET/OU télécharger l’application Rofim sur smartphone.