Martine Francisco,
médecin urgentiste à la clinique Claude Bernard à Eaubonne
Sa mission au sein du Conseil de l’Ordre départemental :
Améliorer la permanence des soins ambulatoire (PDSA), enjeu crucial s’il en est. En effet, après la mobilisation impulsée par la crise sanitaire en 2020, le taux de participation global des médecins généralistes à la PDSA est reparti à la baisse et le nombre de territoires couverts continue de diminuer*. «Les praticiens préfèrent ne pas sacrifier week-end et soirées, enchaîner des gardes après une journée de travail ou se déplacer au domicile des malades. Et la pénurie de médecins conduit les patients à recourir aux services d’urgences, faute d’offre de soins suffisante en ville. » résume le Dr Martine Francisco, qui parle d’expérience. Praticienne à la clinique Claude Bernard d’Eaubonne, elle y a créé un service de consultations non programmées il y a trente ans. Ce service accueillait à ses débuts 3 patients par jour, contre 120 actuellement.
«Aux urgences plus l’offre existe, plus la demande augmente. Mais je suis convaincue que la situation s’améliorera en articulant mieux la régulation du Samu, le service des pompiers, les cliniques, les hôpitaux et les médecins qui effectuent des gardes en ville. Il reste notamment à dépasser les clivages privé/public pour construire des dialogues apaisés par le biais de rencontres, de commissions ciblées.» assure le Dr Francisco, qui souligne que l’argent reste « un nerf de la guerre », même si les indemnités proposées aux médecins de garde se sont étoffées en fonction des territoires, des plages horaires. Sur un plan plus personnel, les deux années de pandémie, particulièrement éprouvantes aux urgences, lui donnent aussi plus que jamais envie de souffler, de se ressourcer en lisant et en randonnant.