Le renouveau des thermes d’Enghien-les-Bains

Un nouveau pôle médical met en avant les propriétés exceptionnelles de cette cure thermale permettant de soulager un grand nombre de pathologies respiratoires et ORL

Par le Dr Patrick Ribatet, oto-rhino-laryngologiste et médecin thermaliste

 

A quelques pas du célèbre lac aux avenues bordées de villas Belle Epoque, les Thermes d’Enghien modernisent l’approche de la crénothérapie qui faisait jadis la célébrité de la ville. En 2006, le bâtiment et ses équipements flambants neufs remettaient à jour la cure thermale, dont les bénéfices restent inégalés. Puisée à sept mètres de profondeur, l’eau très chargée en soufre d’Enghien est utilisée à des fins thérapeutiques depuis 1850. Trente-sept postes de soins permettent à chaque curiste d’effectuer son propre protocole, encadré par l’hydrothérapeute. Selon les indications, le patient bénéficie d’une palette de soins spécifiques : nébulisation sous pression, gargarisme, pulvérisation buccale et/ou nasale, bain et/ou irrigation nasale, cure de boisson d’eau minérale.

Diminution du recours aux antibiotiques et corticoïdes

« Anti-inflammatoire, bactériostatique et antiallergique, l’eau thermale apporte beaucoup aux patients souffrant de maladies chroniques respiratoires, en complément de leurs traitements allopathiques. La cure permet de diminuer bon nombre de traitements antibiotiques et corticoïdes, évitant les surinfections. Il en va de même pour l’asthme, les sinusites, les polyposes naso-sinusiennes. » souligne le Dr Patrick Ribatet, oto-rhino-laryngologiste et médecin thermaliste,

qui déplore cependant une méconnaissance actuelle des bienfaits de la cure. « Trop peu de médecins prescrivent ou sont formés à la médecine thermale, alors que cette approche complémentaire a vraiment sa place dans le contexte actuel de recrudescence des pathologies ORL et respiratoires. » Pour dynamiser et professionnaliser davantage cette offre de soins, le Dr Ribatet a installé son cabinet au sein de l’établissement thermal, rejoint depuis janvier 2023 par une pneumologue et une allergologue, le Dr Oana Gheorghiu et le Dr Maria Eid. Un kinésithérapeute devrait bientôt étoffer l’équipe, déjà constituée de deux autres médecins thermaux et d’hydrothérapeutes.

Une prise en charge à 80% par la Sécurité sociale

Naturelle, efficace et sans effets secondaires, la cure est parfois, à tort, jugée coûteuse et compliquée à mettre en place. Certes, le médecin prescripteur doit prescrire celle-ci via un formulaire Cerfa spécifique. Côté patient, une cure dure trois semaines (soit 18 jours) pour un coût total de 516 €, dont 471,32 € sont pris en charge par la Sécurité Sociale. Les curistes résidant en Ile-de-France peuvent effectuer l’heure et demie de soins quotidiens puis regagner leur domicile, ou leur lieu de travail, et évitant ainsi des frais de logement sur place.