Dr Tourane Rakouani,
médecin généraliste à Saint-Ouen l’Aumône.
« J’ai eu envie de m’engager à l’ordre pour faire évoluer l’image vieillotte de l’instance auprès des jeunes médecins. Au CDOM 95, j’apprécie particulièrement que la présidente soit une femme, et les profils assez diversifiés. J’y apprends beaucoup sur le plan légal, en participant à la commission des contrats ; aider aux conciliations est aussi très formateur, en faisant comprendre combien le manque de communication peut être source de conflits. A l’ordre, j’espère faire entendre la voix de la jeune génération, notamment pour que notre pratique évolue vers moins d’administratif et davantage de soin.
Cet ancrage dans le territoire est dans mon ADN ; d’ailleurs, le sujet de ma thèse portait sur les réunions ville-hôpital. J’ai grandi à Saint Ouen l’Aumône et participé à la création de la Maison de santé où j’ai commencé à exercer dès son ouverture en mars 2021, quelques mois après l’obtention de mon diplôme. Certains patients me connaissent depuis que je suis tout petit !
Devenir médecin est une vocation de toujours. Je pensais d’abord devenir pédiatre, mais cette spécialité aurait demandé que je travaille à l’hôpital, où les conditions d’exercice sont devenues trop difficiles. Mes stages m’ont conduit dans les hôpitaux d’Avicenne, de Bichat, de Pontoise puis de Gonesse, avant de découvrir l’exercice libéral dans deux cabinets à Cergy. Pendant l’épidémie de Covid, un stage mère-enfant dans une structure associative à Saint-Denis m’a fait découvrir l’aspect social du métier. Cela a été déterminant. Je me suis donc installé en ville, pour suivre davantage les patients sur leur lieu de vie et avoir un meilleur équilibre entre vie personnelle et professionnelle. Avec une patientèle de 2000 personnes, et seulement 6 médecins pour 25 000 habitants, mes journées sont bien remplies. Mais l’ouverture fin juin à Saint-Ouen l’Aumône d’une deuxième Maison de santé, que rejoignent quatre de nos anciens internes, va heureusement étoffer l’offre de soins. »
Propos recueillis par Nathalie Chahine