Dr Franck Nadjar

Dr Franck Nadjar,

psychiatre et psychanalyste.

 

« Dès la deuxième année de médecine, j’ai ressenti un vif intérêt pour l’écoute des patients, leur trajectoire, leur singularité, les négociations qu’ils pouvaient faire avec leurs symptômes et leur propre vie. Les collègues me disaient « tu devrais devenir psychiatre. » Si je remonte plus loin, à l’enfance, je retrouve mon affinité pour les matières scientifiques, la littérature, et une fascination pour l’Encyclopédie qui me semblait rassembler tous les mots et tous les savoirs.

À l’internat, j’ai effectué l’intégralité de mes stages en psychiatrie. A l’obtention de mon diplôme en 2002, je suis entré à l’hôpital Sainte Anne à Paris comme assistant spécialiste dans un service d’orientation analytique. Après avoir passé le concours, j’y ai exercé comme Praticien Hospitalier à temps partiel, avant de prendre la responsabilité d’une Unité Fonctionnelle d’hospitalisation pour troubles anxio-dépressifs, au sein du pôle hospitalo-universitaire. Parallèlement, en 2004, je m’installais en libéral à Enghien-Les-Bains, afin de proposer des psychothérapies analytiques. Après de longues années, très engageantes, je suis devenu membre adhérent praticien de la Société de Psychanalyse Freudienne. L’articulation entre l’activité de psychiatre et celle de psychothérapeute est assez complexe et subtile, mais je pense qu’elle rend mon métier infiniment plus riche.

En 2021, notamment à cause de la pandémie, et pour gagner en confort de vie, j’ai décidé de me recentrer autour de mon activité libérale. Ayant quitté l’Hôpital Sainte-Anne, j’ai rejoint le CMP de Montmorency où j’assure des consultations ambulatoires et le suivi de patients – cet exercice m’apporte une autre dynamique, ancrée sur le territoire.

Ce changement m’a amené à développer des liens de proximité, d’où mon engagement au Conseil Départemental de l’Ordre. Mon but est d’y représenter les confrères, de les aider et de les accompagner. J’interviens dans la Commission conciliations et plaintes, et préside la Commission Vigilance Violences et Sécurité. Celle-ci permet d’assister les médecins confrontés à des situations délicates avec les patients, telles que les agressions ou les vols, dans leurs recours possibles, et de leur donner un espace pour échanger et parler des difficultés qu’ils rencontrent. A 51 ans, mon projet est très clairement de poursuivre mon engagement à l’ordre, et de continuer à apprendre, encore et toujours auprès des malades en poursuivant mon exercice tant en ville qu’à l’hôpital. Pour citer une magnifique dédicace du psychanalyste D. Winnicott, je dédie les années à venir « à mes patients qui ont payé pour m’instruire. »

Propos recueillis par Nathalie Chahine