La maison de santé Galathée de Deuil-la-Barre
Rassemblant une trentaine de professionnels qui accueillent près de 600 patients en consultation chaque jour, la maison pluridisciplinaire co-fondée par le Dr Michel Baux est devenue en cinq ans un maillon clé du Val d’Oise.
Avec sa façade rhabillée de bardeaux de bois, le bâtiment pimpant est à l’image de ce quartier réhabilité de Deuil-la-Barre. Un troisième étage devrait bientôt s’y ajouter, dans le même esprit design, pour permettre à la structure de se développer. A l’intérieur, les couloirs aux couleurs pastel, décorés de fresques murales et de quelques œuvres d’art ne désemplissent pas. Un succès dû au contexte de désertification médicale particulièrement prononcé dans le secteur. « Nous voyons plus de 600 patients par jour, et devons hélas en refuser ou reporter environ 150 » déplore le Dr Michel Baux, co-fondateur de la structure avec deux autres médecins, dont son fils Nicolas.
Aujourd’hui, la maison pluridisciplinaire compte un éventail très complet de professionnels de soins, avec 14 médecins à temps plein, 6 internes, 5 infirmières, 3 sage-femmes, et une équipe comprenant orthophonistes, psychomotriciennes, pédicure, diététicienne et psychologue. Exerçant en libéral dans le secteur depuis 1976, le Dr Baux lançait le projet il y a cinq ans en rachetant un petit pavillon, puis un deuxième.
Un engagement personnel fort, les murs et les travaux ayant été financés par une SCI familiale et plus de deux millions d’euros d’emprunts avec un cofinancement par des subventions de l’ARS et de la Région. La Sécurité Sociale participe au fonctionnement de la maison de santé pour permettre la mise en œuvre du projet, et s’adapter à l’évolution des besoins. Ainsi, celle-ci devrait bientôt accueillir de nouveaux moyens qui permettront de proposer des examens complémentaires de premier recours nécessaires pour faciliter le parcours de soins des patients.
Une infirmière en Pratique Avancée (IPA) vient de rejoindre l’équipe. La création d’une permanence de soins les samedis après-midi et dimanches matin fait partie des objectifs à moyen terme, espère le Dr Baux, « dès que j’aurai trouvé une vitesse de croisière. Cela nécessite d’alléger la logistique administrative et fiscale qui occupe trop de temps et d’énergie. Le médecin devrait pouvoir se consacrer exclusivement aux soins et au parcours de soins de ses patients, sans se perdre en tracasseries. »
A 74 ans, cet idéaliste voit l’avenir aux dimensions du territoire ; vice-président de la CPTS du centre Val d’Oise qui regroupe quatorze communes, il souhaite mettre en place un plan d’amélioration de la santé des enfants qui cible notamment la prévention de l’obésité et du mal être grâce à des actions concrètes dans les écoles.
Et depuis octobre, en tant que membre du conseil territorial de santé, il co-pilote une des commissions du volet santé du Conseil National de la Refondation (CNR) dans le Val d’Oise qui rassemblera une cinquantaine d’acteurs-clés du département. « Je rêve d’un territoire de santé cohérent, adapté à la réalité et revisité en permanence, qui s’appuie sur des liens humains riches et constructifs entre les professionnels de santé et nos instances de tutelle. Cette belle dynamique existe, surtout depuis la pandémie. Il faut la poursuivre et continuer de la nourrir. »