
Dr Nadège Pierre-Louis,
médecin généraliste à Eragny, directrice de la Maison médicale de garde d’Argenteuil.
A l’école primaire, quand on me demandait ce que je voulais faire plus tard, je répondais « médecin ». Je n’ai jamais changé d’avis, ni hésité sur la spécialité – la médecine générale, qui offre la plus grande diversité clinique et un antidote assuré à l’ennui ! Dans une même journée, ausculter tous les âges de la vie permet de pratiquer tour à tour la pédiatrie, la gériatrie, la gynécologie. Après mes études de médecine à Bobigny, puis l’internat à Amiens, j’ai fait de l’intérim en SSR (service de soins de suite), et des remplacements en libéral, avant d’intégrer en 2015 le service de médecine polyvalente de la clinique Sainte-Marie d’Osny.
En 2018, convaincue que la prévention et le suivi des patients comptaient tout autant, je me suis installée en libéral dans le secteur, dans la maison de santé qui se créait alors à Eragny. Les locaux étant assez petits, nous ne sommes que deux médecins à y exercer, et j’ai un regret : que les internes dont j’assure la maîtrise de stage ne puissent pas s’installer chez nous, faute de place, et ce malgré la demande. Eragny étant un vrai désert médical, j’ai dû m’adapter aux besoins des patients, en passant un DU de gynécologie, un DIU de colposcopie, et en me formant à l’échographie.
A l’avenir, je me vois assurer de plus en plus les soins aux femmes, tout en maintenant la polyvalence de ma patientèle. J’espère aussi que le projet d’ouverture d’une seconde maison de santé à Eragny allègera nos emplois du temps et raccourcira les délais de prise en charge pour nos patients, qui sont actuellement de 2 à 3 mois…
En 2020, je suis élue directrice de la maison médicale d’Argenteuil où j’organise et je participe deux ou trois soirs par mois à la permanence des soins, je coordonne l’activité en lien avec la CPAM, l’ARS et la chef de service des urgences d’Argenteuil. C’est en 2021 que j’ai rejoint le Conseil de l’Ordre, pour mieux connaître l’institution. J’ai été agréablement surprise par la richesse de ses missions, dont certaines sont méconnues – je pense par exemple au soutien financier qui peut être apporté aux médecins en difficulté, ou à la fonction de médiation bienveillante en cas de conflit entre confrères. J’y apporte ma contribution à la commission des contrats. Ayant trois enfants de de 4 à 13 ans, ma vie professionnelle m’oblige à « jongler », mais à 40 ans, je n’imagine pas ralentir. A l’avenir, je me vois plutôt prendre davantage de responsabilités institutionnelles pour faire avancer des dossiers qui me tiennent à cœur, comme la santé des femmes.
Propos recueillis par Nathalie Chahine