Dr Patrick Simonelli,
Médecin généraliste à SOS Médecins Val d’Oise, vice-président et responsable de la communication au CDOM 95
Devenir dentiste ou médecin, l’envie remonte à l’enfance. Personne dans ma famille n’exerçait ce métier – ma mère était secrétaire et mon père, ouvrier spécialisé, avait émigré d’Italie pour la banlieue nord de Paris dans les années 1950. Mais mes parents m’ont laissé évoluer comme je le souhaitais, et se sont un peu sacrifiés pour que je fasse mon lycée dans le privé.
J’ai étudié à Bichat et découvert différents services de réanimation au fil des stages. Ces expériences m’ont orienté vers la médecine d’urgence. Pendant quinze ans, j’ai partagé mon temps entre un poste de médecin transporteur et régulateur au Samu du Val d’Oise et un poste d’attaché à temps partiel en réanimation chirurgicale à l’hôpital de Pontoise.
D’autres engagements sont venus compléter cet emploi du temps : en 1993, je devenais associé à SOS Médecins 95 puis président de cette structure en 2006 et vice-président de SOS Médecins France de 2010 à 2016. En trente ans, j’ai vu l’évolution de cette fédération, et sa croissance à mesure que la médecine de garde s’effritait. SOS médecins a ouvert quatre antennes dans le Val d’Oise, où les consultations de soins non programmés représentent aujourd’hui 80% de l’activité.
Cette expérience « politique » m’a amené naturellement au Conseil de l’Ordre, pour connaître cette institution de l’intérieur, porté par le désir de rendre service en améliorant les liens entre le Conseil et les confrères.
Avec en parallèle, un engagement syndical au SML (Syndicat des Médecins Libéraux) concrétisé par un mandat électif aux U.R.P.S (Union Régional des Professionnels de Santé), j’ai le même cheval de bataille : défendre la médecine libérale. Contrairement aux gouvernements successifs qui poussent à une fonctionnarisation des médecins, je suis convaincu que le meilleur moyen de garantir au patient des soins de qualité et à un coût raisonnable consiste à renforcer la médecine libérale. Cela passera forcément par une revalorisation conséquente du tarif de la consultation.
A 61 ans, j’ai le sentiment d’avoir accompli pas mal de choses qui me tenaient à cœur. Dans les années qui viennent, je me vois prendre davantage de temps pour moi. Mes envies vont vers les voyages et la poursuite de mon activité sportive. J’ai le projet de gravir avec mes enfants certains sommets dans la vallée d’Aoste, sur les traces de mon grand-père qui traversait ces montagnes pour emmener ses bêtes à l’estive. Et j’ai mis un pied dans un hameau près de Porto Vecchio où je compte m’installer à la retraite. En Corse aussi, il y a de belles montagnes…