Dr Olivier Jankowski,
ophtalmologiste à Osny
« J’étais plutôt un élève moyen, mais me suis mis au travail trois mois avant le Bac, poussé par le désir de devenir ophtalmo. J’ai « fait » médecine à Lyon, puis ai obtenu un poste d’assistant des hôpitaux en ophtalmologie à Mantes la Jolie. J’y ai reçu une formation excellente, mais sentais que la carrière hospitalière n’était pas faite pour moi. J’ai besoin de développer des projets, de travailler avec du matériel high tech récent, et dans une dynamique que j’ai trouvée dans le privé.
Je me suis installé à Osny, dans une clinique, avant de créer en 2016 OPH95 le Centre Ophtalmologique du Val d’Oise avec mon associé le Dr Aussems. Nous avons supervisé avec mon confère le Dr Leroy, le chantier de ce beau bâtiment que nous avons modelé selon nos désirs. Ce centre, qui rassemble dix ophtalmologistes et en comptera treize d’ici 2024, est équipé de manière ultra-moderne – depuis décembre, nous disposons par exemple d’un Navilas, un laser automatisé guidé par angiographie, beaucoup plus précis et moins douloureux pour le patient.
Nous sommes une des plus importantes structures, en nombre de médecins, hors hôpitaux dans le Val d’Oise. Et nous avons été parmi les premiers centres à nous doter d’aides à la consultation que sont les orthoptistes et infirmières.
En 2018, je suis entré au Conseil Départemental de l’Ordre, en tant que suppléant, dans le but de défendre la déontologie du métier. Je participe à la relecture et la validation des contrats, afin de veiller à ce que le métier soit exercé selon les règles. Les réunions mensuelles sont aussi passionnantes ; rencontrer d’autres médecins, échanger sur des sujets relatifs aux relations entre l’Ordre et les différentes tutelles élargit mon horizon.
A 51 ans, j’ai vu mon métier évoluer avec la progression de l’intelligence artificielle. De plus en plus, il est indéniable que l’informatique fait mieux que l’humain. On peut craindre, à terme, que le rôle des ophtalmologistes ne se limite à de la supervision, et que la qualité de la relation avec le patient en pâtisse. L’aînée de mes trois enfants qui passe son bac cette année veut devenir médecin ; je lui déconseillerai l’ophtalmologie. L’automatisation croissante rend certes les diagnostics et les traitements de plus en plus fiables, mais laissera-t-elle au médecin la possibilité de s’épanouir pleinement ? J’en doute. »
Propos recueillis par Nathalie Chahine