
Dr Georges Hobeika,
pédiatre à Ermont
« J’ai rejoint le CDOM il y a douze ans, après avoir reçu un courrier d’appel aux candidatures pour les élections ! Je voyais dans ce volontariat la possibilité de représenter les collègues de la Clinique Claude Bernard où j’exerce. D’abord suppléant, puis titulaire, je siège maintenant à la commission des contrats et à celle de conciliation. Aider les confrères est très gratifiant ; cet engagement a aussi un intérêt pratique – il m’a notamment rendu très vigilant lors de la rédaction d’un certificat médical, sujet important pour lequel les médecins ne sont pas assez formés. Les activités ordinales permettent aussi de se tenir au courant des évolutions, en particulier sur le plan législatif, de l’exercice médical.
Né au Liban il y a 66 ans, c’est pour faire des études de médecine que je suis venu en Italie à l’âge de 17 ans, avant de poursuivre mon internat en France. Je pensais initialement devenir anesthésiste-réanimateur. Mais la rencontre d’une pédiatre passionnée, au CH de Dreux, a changé cette orientation, et je ne l’ai jamais regretté. J’ai pu faire de la réanimation pédiatrique entre 1985 et 1990, à l’hôpital Necker puis à Robert Debré, avant de rejoindre le Centre Hospitalier d’Argenteuil en tant que PH. C’est alors qu’un confrère m’a proposé de créer le service de néonatalogie de la toute nouvelle clinique Claude Bernard.
A l’époque, je jonglais entre les gardes à l’hôpital, les temps de transport et une famille de quatre enfants ; la perspective d’un projet d’envergure et innovant, unissant plusieurs établissements, pesait aussi dans la balance.
A la Clinique Claude Bernard depuis trente ans, je suis le pédiatre référent et orchestre une équipe de cinq médecins vacataires. Le métier ne fait plus guère rêver les jeunes pédiatres, qui fuient la charge de travail, les nombreuses astreintes de nuit et les responsabilités de l’exercice en libéral, surtout en maternité. Depuis la première vague de Covid, pendant laquelle j’ai enchaîné des gardes en continu durant plus de deux mois, je fatigue parfois un peu. Formé depuis plusieurs années à l’hypnose thérapeutique, je voudrais à présent associer cette approche aux soins pour améliorer la situation des enfants en difficulté scolaire ou sociale et manifestant des troubles de l’attention et du développement. Ces enfants, de plus en plus nombreux, ne sont actuellement pas suffisamment pris en charge. Tout en me consacrant au sport, à mon potager, à mes poules et à ma famille – je suis déjà grand-père – j’espère continuer à être utile aussi longtemps que possible, mais à mon rythme. »
Propos recueillis par Nathalie Chahine