3 questions au… Dr Jacques Reverberi,

administrateur des UMJ Paris-Nord et UMJ Argenteuil.

Avec 80 000 certificats de garde à vue effectués chaque année par environ 65 médecins vacataires, les Unités Médico Judiciaires extra-hospitalières dirigées par le Dr Jacques Reverberi cherchent à étoffer leurs équipes sur le Val d’Oise.

Quelles sont les activités des Unités Médico judiciaires que vous pilotez depuis 25 ans ?

Nous collaborons avec la justice de plusieurs manières : dans le cadre des gardes à vue dans les commissariats, nous délivrons après examen clinique des certificats de compatibilité, des dépistages urinaires, des CNA (certificat de non-admission) pour les personnes en état d’ébriété. Au sein du cabinet médical de l’UMJ d’Argenteuil sont effectués des certificats médicaux d’ITT, des évaluations psychologiques. Notre activité qui a débuté il y a 25 ans pour le tribunal de Pontoise avec deux médecins, s’étend sur une grande partie du Val d’Oise pour les gardes à vue. Nous agissons sur plusieurs autres départements (93, 92, 78) ainsi que la ville de Chartres. Nous collaborons également avec la Direction Générale de la Sécurité Intérieure pour les gardes à vue de terroristes, la Direction Nationale de la Police Judiciaire à Nanterre, et les trois quarts des commissariats de Paris. Les deux Unités totalisent plus de 250 gardes à vue et ITT par jour, soit près de 80 000 par an.

Comment s’organisent les vacations pour les médecins qui collaborent avec l’UMJ d’Argenteuil ?

Les vacations libérales de 6 heures, dont la fréquence s’adapte aux disponibilités du praticien, permettent un exercice souple, régulé par une plateforme digitale.

Les 65 médecins collaborateurs sont rémunérés à l’acte ; la structure compte 8 salariés et plusieurs cabinets de consultation. Nous cherchons actuellement des médecins en particulier sur le Val d’Oise, qui seraient tentés par cet exercice ouvrant sur une expérience professionnelle originale, mettant en contact des situations parfois dignes d’un film noir. Les besoins sont en effet loin d’être couverts.

En quoi le fonctionnement de ces structures privées diffère-t-il d’une UMJ hospitalière ?

Il y a surtout des points communs ; en effet, les deux structures réalisent des actes médicaux sur réquisition de la police ou de la justice. Elles reçoivent les victimes pour délivrer des ITT ou des constats de coups et blessures, et les auteurs d’agressions pour établir leur compatibilité avec la garde à vue. Les UMJ Paris Nord et Argenteuil assurent la médecine légale du vivant, hormis les agressions sexuelles, et se déplacent dans les commissariats. Les UMJ hospitalières ont un champ d’activité plus large, car elles reçoivent en particulier les victimes de viol au sein de l’hôpital, et assurent les levées de corps. Je dirais que nos activités sont complémentaires, et répondent à des besoins croissants.

Propos recueillis par Nathalie Chahine