Georges Hobeika

VAL D’OISE : LES MEDECINS ONT DU TALENT

3 questions au… Dr Pierre Jacques Ackermann,

Urgentiste au SMUR et spécialiste en médecine esthétique, le Dr Ackermann est aussi guitariste dans un groupe de rock

 

Comment votre double parcours, entre médecine d’urgence et médecine esthétique, s’est-il construit au fil du temps ?

C’est un long chemin, né d’abord d’une passion pour le sport – et pour le judo en particulier. Cette discipline m’a conduit, après être devenu médecin urgentiste, à me spécialiser en nutrition. Puis, un peu par hasard, j’ai découvert mon premier peeling (soin de peau) chez une consœur : une révélation. J’ai alors entrepris un diplôme de Médecine Morphologique et Anti-Âge, obtenu en 2006, avant d’ouvrir mon activité libérale. Mais l’urgence reste ma première famille, bien plus qu’une vocation. Je dis souvent que le SMUR est à l’hôpital ce que le GIGN est à la gendarmerie ou le RAID à la police : une plongée dans l’intensité, entre vie et mort, adrénaline et engagement total. Aujourd’hui, alterner médecine d’urgence et médecine esthétique, tout en pratiquant le sport et la musique, m’offre un équilibre précieux.

Comment vos deux univers – la musique et la médecine – se nourrissent-ils mutuellement ?

J’ai commencé la guitare au lycée, avec les copains, avant de tout mettre entre parenthèses pour la médecine. Vers quarante ans, j’ai repris des cours avec Pierre Ruiz, qui m’a redonné l’envie et la technique de jouer.

Depuis, notre groupe pop-rock-blues anime des apéros, des soirées privées, mais aussi des après-ski. C’est un vrai plaisir de scène, partagé notamment avec mon épouse, qui est ophtalmologue, et elle aussi chanteuse et musicienne.

Dans mon métier, je retrouve ce même sens de l’harmonie et de l’équilibre. Ainsi, avec ma patientèle, à 85 % féminine, j’ai la sensation d’être un peu un “sculpteur de visage” : comme un maquilleur, on apprend à jouer avec la lumière, les volumes, les traits. Une forme de rythme qui rejoint celui de la musique.

Qu’est-ce qui vous motive encore aujourd’hui dans votre pratique médicale ?

Au SMUR, à bientôt 66 ans, je sais qu’une page se tourne. Après quarante ans dans la structure, je partirai sans amertume, et avec le sentiment d’avoir accompli ma part. En revanche, la médecine esthétique continue de me passionner. Elle correspond à une affinité profonde avec le monde de la beauté, la féminité, l’harmonie des visages. Il y a aussi ces moments de grâce, quand, en quelques gestes, on efface une cicatrice, on répare une histoire, et que le regard d’une personne change.

Propos recueillis par Nathalie Chahine