3 questions au… Dr Georges Hobeika,
pédiatre à Ermont
Un plan pour les troubles du neurodéveloppement a été lancé en 2023 par le gouvernement, pouvez-vous nous en donner des nouvelles ?
Le neurodéveloppement est l’ensemble des mécanismes qui structurent la mise en place des réseaux du cerveau impliqués dans la motricité, la vision, l’audition, le langage et les interactions sociales. Le plan TND 2023- 2027 est une stratégie nationale ambitieuse d’accompagnement des enfants avec autisme, TDAH (Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité) et TDI (Trouble Dissociatif de l’Identité). Ce plan vise à les repérer et à les diagnostiquer plus tôt, afin d’améliorer le devenir des enfants qui sont notre futur. Rappelons que ces troubles touchent environ une personne sur six, et représentent 35 000 naissances par an.
Qui sont les acteurs principaux de cette stratégie ?
L’alerte peut venir des parents, de l’école ou des professionnels de santé. Le plan TND met le médecin traitant, généraliste ou pédiatre dit « du 1er recours » au cœur du dispositif. C’est lui qui reçoit l’enfant, constate l’écart de développement en relation avec l’âge, prescrit un parcours de bilan et d’intervention précoce et oriente la famille vers une Plateforme de coordination et d’orientation organisme dit « de 2ème recours » (PCO).
Mais 47 % environ de ces médecins estiment ne pas être assez informés. Il est essentiel de parfaire cette information.
Concrètement, comment les médecins peuvent-ils s’engager davantage ?
En se formant ! Tous les organismes de formation continue (DPC) proposent des journées sur le dépistage et l’accompagnement de enfants avec TND. D’autre part, la plate-forme Uness permet de le faire de façon très efficace, gratuitement, via des modules courts qui peuvent s’insérer dans nos emplois du temps très chargés. Sur le site alimenté par l’Etat il existe des livrets de repérage destinés aux parents, soignants et personnels travaillant auprès des enfants et de santé ainsi qu’un excellent formulaire d’adressage qui peut être adressé dématérialisé à la PCO. Cette démarche est essentielle pour une prise en charge rapide de l’enfant en attendant l’aboutissement du dossier adressé par les parents à la Maison Départementale du Handicap (MDPH). Deux PCO sont ouvertes actuellement dans le Val d’Oise, à l’hôpital de Gonesse et à Saint Ouen l’Aumône. Jusqu’alors réservées aux enfants de 0 à 6 ans, elles vont heureusement inclure ceux âgés de 7 à 12 ans à partir de 2025.
Propos recueillis par Nathalie Chahine