3 questions à…  Antoine Khayat

Chirurgien viscéral, digestif et endocrinien à la Clinique Claude Bernard d’Ermont, président de la CME

Quelles particularités a le fonctionnement de la CME d’un établissement privé?

La commission médicale d’établissement (CME) est une instance consultative représentative des médecins et joue un rôle de conseil vis-à-vis de l’administration. Impliquée dans le projet médical d’établissement, la CME participe activement à l’amélioration continue de la qualité et la sécurité des soins. A la Clinique Claude Bernard, qui appartient au groupe Ramsay Santé, la CME se réunit quatre fois par an, et tous les médecins salariés ou signataires d’un contrat d’exercice avec l’établissement en sont membres de droit. Les membres élisent un président qui compose un bureau comportant une dizaine de membres pour remplir ses missions. L’engagement des membres est bénévole. Dans notre établissement nous avons la particularité d’avoir un co-président, le Dr Johann Dréanic, gastroentérologue, afin de nous répartir au mieux les nombreuses réunions auxquelles nous sommes conviés.

uel est votre rôle en tant que président ?

Élu pour un mandat de 3 ans, le président est l’interface entre les médecins et la direction de la clinique. Concrètement, je rencontre le directeur deux fois par mois pour un entretien approfondi sur les questions à traiter, les décisions à prendre. L’essentiel est que le binôme entre le président de CME et la direction de l’établissement fonctionne bien, ce qui est notre cas. 

A l’avenir, à mesure que les groupes d’établissements gagnent en importance, il est probable que cette collaboration évoluera pour que les médecins impliqués dans la démarche qualité d’un établissement soient plus encouragés et qu’ils gardent un rôle décisionnaire notamment sur des sujets tel que la déprogrammation arbitraire et le recrutement des équipes médicales…

En tant que médecin libéral, quel est votre point de vue sur l’actualité de la profession ?

Je soutiens tout à fait les revendications des médecins généralistes. Il serait légitime que le prix de la consultation soit revalorisé car trop de praticiens perçoivent des rémunérations faibles au prorata du temps consacré à leur travail. La même remarque vaut pour la tarification de certains actes chirurgicaux, qui n’ont pas été réévalués depuis quarante ans ! Quant à la loi Rist, je soutiens l’action du CNOM, notamment sur la défense du rôle central du médecin dans la prescription et la coordination des soins. Le sujet de la délégation aux IPA est beaucoup critiqué, à juste titre, mais vu les difficultés de recrutement des personnels infirmiers que nous connaissons, et la complexité de l’exercice de Pratique Avancée, l’application de la loi risque d’être difficile dans les faits. Enfin, il serait judicieux d’adapter les dispositifs aux différentes réalités de chaque territoire. Les CPTS le permettront peut-être…