3 questions à… Delphine Courtecuisse
Médecin Conseiller technique à la Direction des Services Départementaux de l’Education Nationale du Val d’Oise
En quelques lignes, comment décririez-vous le métier de médecin scolaire ?
Les médecins scolaires que j’encadre actuellement ont pour mission d’accompagner les élèves scolarisés de la maternelle au lycée. Ils travaillent en collaboration avec les infirmières, assistants sociaux et psychologues de l’éducation nationale dans un centre médico-scolaire (CMS), où ils voient en consultation les élèves signalés par les établissements. Pour la plupart des médecins généralistes, ils peuvent être titulaires ou contractuels. Chaque médecin de secteur a des missions de prévention individuelle et collective.
L’accompagnement des élèves à besoins particuliers constitue aujourd’hui sa principale activité – enfants malades et handicapés, en souffrance psychique, qui présentent des troubles des apprentissages, des troubles neurodéveloppementaux, et qui relèvent de la protection de l’enfance… Il réalise également les bilans médicaux pour les enfants de 6 ans, les visites d’aptitude pour les mineurs en formation qualifiante, et assure la prévention collective relative à la survenue d’événement grave ou de maladie transmissible en milieu scolaire, la promotion et l’éducation à la santé, la formation des personnels …
Quels sont les principaux enjeux actuels de la profession ?
Le recrutement de médecins est l’un d’eux – nous sommes dix-huit médecins exerçant actuellement sur le département contre soixante-cinq lorsque j’ai débuté il y a trente ans.
Avec environ un médecin pour plus de 15 000 enfants, on doit prioriser nos missions face au nombre de tâches impossibles à accomplir faute de temps ! Il faut aussi composer avec la situation sanitaire du département, par exemple lorsqu’une rééducation ou une psychothérapie prescrites restent sans effet, faute de praticien disponible sur le secteur.
Outre les problèmes démographiques communs à toute la profession, le recrutement se heurte à un réel manque d’attractivité de nos postes : les médecins scolaires ont en effet les salaires parmi les plus bas de la fonction publique.
Et les sources de satisfactions ?
Il y en a beaucoup, heureusement ! Côtoyer des enfants de 3 à 18 ans ouvre sur des situations aussi variées que valorisantes, car nous avons le sentiment d’agir en amont sur le bien-être d’individus qui deviendront des citoyens de demain.
La possibilité d’avoir un exercice mixte, le temps de travail sur 39h hebdomadaire avec toutes les vacances scolaires sont d’autres points positifs.
Enfin, chaque médecin exerce son métier avec une grande autonomie sur son secteur, ce qui permet de trouver un équilibre harmonieux entre vie professionnelle et vie privée.
Propos recueillis par Nathalie Chahine